mardi 3 février 2009

POPULAR


Laves toi correctement!!!
Ma mère ne savait pas ce qui se tramait derrière la porte de la salle de bain, un ado avec une boule dans la gorge observant son corps d'écrevisse et sa peau tanné par une acné violente.
En fond, Popular, plus qu'une simple chanson, elle avait en elle tout les malheurs et toutes les angoisses d'un adolescent de 14 ans. Des les premières notes, j'entamais une danse rituelle retenue et pleine de désespoir.
C'est en 1996, le 18 juin, qu'est sortie l'album High/low, Popular fut le single phare et le seul d'ailleurs a avoir eu un impact médiatique, plus que Nirvana, ce groupe m'était le doigt sur ce qui faisait mal.
Matthews Caws, chuchote lentement un mode d'emploi pervers pour gravir les échelons de la popularité, il monte doucement vers une rage certaine qui explose sur un refrain ironique. La mélodie lancinante est comme un compte a rebours qui laisse échapper a chaque mesures des milliards de soupirs torturés, ceux des ado pestiférés, ceux qui croyaient en Mulder, qui priaient pour que dans chaque booster ils trouveraient la black lotus ou un double mana. Ceux la mêmes qui ne se retrouvaient pas dans la rage de Kurt Cobain.
Nous n'avions rien demandés, ne voulions pas être différents ou pointés du doigts, c'est sur ce point que résidait la différence, nous ne revendiquions rien. Nous étions des freaks, des personnes qui pouvaient se marrer pendant une demie heure devant les Marx brothers ou qui tentaient par tout les moyens de classifier les races de Star Wars (aujourd'hui je suis capable de toute les citer). Popular c'était tout ça, un constat, un bannière sous laquelle sans faire trop de bruit, discrètement, tout les rebuts du collége se réunissaient.
A la fin des trois minutes quarante épuisé, mentalement et physiquement après avoir bougé ma tête, orné de la coupe la plus étrange que puisse arboré un ado. Je m'approchais du miroir et crachais dessus, ça donné une dimension très dramatique a la scène, évidemment après je prenais soin de bien nettoyer. Avec un peu d'eau, qui ne finissais plus de couler, je me mouillais les cheveux, la nuque, lavais mes coudes et ce qui pouvait sentir le plus.
Pendant le repas alors que ma mère me demandait comment se passait l'école, je regardais mon assiette et sans vraiment m'étendre sur le sujet je lui disais très bien...
Mais Matthews, lui connaît la vérité...



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