samedi 7 février 2009

John Carpenter, le charpentier du cinéma.

John Carpenter est avant tout un gars cool. Il est un peu comme Tom Savini, le spécialiste des effets spéciaux faits à mains. Un mec de soixante ans mais avec la mentalité d'un adolescent figé dans les sixties. Il aime regarder des films d'horreurs, parler de Comics avec ses potes cinéastes et mater des matchs de basket, ceci en fumant des joints. Il n'a aucunes prétentions sur le plan artistique, si ce n'est celle d'être un type qui fait des films d'horreurs et s’étonne toujours du succès, de son "œuvre", et particulièrement en France. Il n’est peut être pas un artiste dans le sens classique du terme mais c'est un des plus grands réalisateur encore vivant ( tout comme le pense Nicolas Saada, des Cahiers du cinéma ) et cela nous suffit car cela se voit dans ces films. Il fait du bon cinéma, divertissant, rythmé et jouissif. Il n’en demeure pas moins inquiétant dans son propos et ça sur des sujets traités via ce qu'il fait le mieux, le film de genre.


Il jouit d’un prestige sans précédent loin de chez lui, outre-atlantique, en France, lui-même le reconnaît et s’en amuse en ne le prenant pas aux sérieux. La prestigieuse revue « Les cahiers du Cinéma » ont édité en DVD il y à quelques temps déjà, quatre de ses meilleurs films dans sa période des années 80, avec des versions remastérises, des documentaires différents à chaque film et de nombreux suppléments sur sa filmographie. Plusieurs documentaires déjà lui ont été consacrés, c'est en tant que fan et professionnel du documentaire qu'ils sont allés lui rendre visite sur place, à Los Angeles, comme on rendrait visite a un héros, (un type qui aurait sauvé le président retenu sur une île par des taulards, par exemple). Il n’y a pas que sa domiciliation de pirate à Hollywood, de marginal qui le rend si populaire chez nous. Non, c’est avant tout son style, mais plus encore son héritage filmique qui le rend si intéressant, si applaudit dans notre pays. Il pourrait même être affilié à l'école «hitchcockohawksien», si ce n'était pas aussi pompeux, ( terme si cher à la bande de tête de Turcs à André Bazin, dans les débuts des Cahiers ). Il à cette façon si particulière de réaliser un film en studio. Il sait tirer le meilleur parti d’une histoire souvent banale, tiré d’un roman de gare où encore d'une bande dessiné moyenne. Il fait de la réalisation et de ses acteurs, une religion, il sait conférer, insuffler une autre dimension que celle que l'on peut apprécier aux premiers abords. Il adopte une façon classique de réaliser, comme avec le quatrième mur comme invisible, avec le moins de mouvements de caméra possible, insinuant une mécanique visuelle sophistiqué, comme faisait les deux grands réalisateurs de l'équation magique par la seule force du cinéma. Cette recette si prolifique, nous pose un constat de dix-sept films magnifiques aux long de sa carrière, ainsi que de nombreux travaux pour la télévision, pour Hollywood, ça c'est un gage de respect, surtout pour une mec qui vient d'un milieu plutôt raillé, comme le film de genre.



Comme si ça ne suffisait pas, il est bon de préciser que c'est lui qui à composé quasiment toute les bandes originales de ses films, dont on pourrait aussi traiter et analyser sous tous les revers, de part sa grande habilité à créer des ambiance sonores si oppressantes et originales. C'est un véritable artisan, un orfèvre du cinéma et il compose chacun des titres de ses bande originale comme un vernis qui figera dans nos cerveaux, ses images animés.

Bien que pratiquement toutes instrumentales (hormis l’hilarant « Big Trouble in Little China », avec son groupe The Coupes de Villes), les morceaux, dépeignent cette folie, cette aliénation de l’être par la ville dans un contexte moderne. Ces boucles répétitives et lancinantes, suscite l'angoisse que peut provoquer ces images et en appelle à une certaine humanité en chacun qui nous permets de faire face a l’ennemie tapis dans l’ombre, où encore comment résoudre le problème avec ces semblables. Même lorsque dans son film le plus aboutie, autant artistiquement que dans son compromis hors du happy end si cher à Carpenter, qu'est The Thing. Le rôle du compositeur est alors attribué au grand Ennio Morricone, pour lui laisser toute la place à une réalisation qui fût laborieuse au Canada et en Alaska. Carpenter alors ne trouve qu'a lui dire " moins de notes, maestro."

En deux mots comme en cent à travers ces image et sa musique : "reste cool".


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