jeudi 30 décembre 2010

Le pouvoir

   
The Holy Mountain, Alejandro Jodorowsky.
Le jeu des 7 erreurs, ou différences.
Avida, de Benoît Delépine et Gustave Kervern.




mardi 21 décembre 2010

Un art Moyen

 « Alors que tout semble promettre la photographie, activité sans traditions et sans exigences, à l'anarchie de l'improvisation individuelle, rien n'est plus réglé et plus conventionnel que la pratique photographique et les photographies d'amateurs. Les normes qui définissent les occasions et les objets de photographie révèlent la fonction sociale de l'acte et de l'image photographique : éterniser et solenniser les temps forts de la vie collective. Aussi la photographie, rite du culte domestique, par lequel on fabrique des images privées de la vie privée, est-elle une des rares activités qui puisse encore de nos jours enrichir la culture populaire : une esthétique peut s'y exprimer avec ses principes, ses canons et ses lois qui ne sont pas autre chose que l'expression dans le domaine esthétique d'attitudes éthiques. » 

- Pierre Bourdieu, Un art moyen, Éditions de Minuit, Le sens commun, Paris, 1965.

lundi 20 décembre 2010

La course de Blondie

Une course en avant, comme il se doit.

Top 5 films 2010

 Par ordre de sortie et non un classement quelconque :


Un film poétique sur des préoccupations bien réelles.


En Espagne, il ne se fait pas que de bons films d'horreurs. Mais aussi des films aussi prenants et actuels. Produit l'an passé, et vainqueurs de 8 Goyas. Parallèle au thème et au succès d'un Prophète ici.

Mélange total des genres. Film qui commence comme un film de guerre, et fini par une histoire d'amour impossible entre un vieux transsexuel et son jeune amant à Lisbonne. L'avant dernier plan du long métrage est d'une beauté sans nom.


Pas encore sortie en France, mais vue dans un festival. La famille moderne qui éclate. La comédie dramatique au sens le plus noble, car plausible. Buñuel et Pasolini sont passé par la.

La blague qui devient réalité. Le premier super héros Chicano.

samedi 18 décembre 2010

L'intégration passe par se reconnaitre dans l'autre


Rire à une blague, fait que l'on si reconnaisse. Que l'on trouve, sans le savoir des points communs sur un même sujet, avec quelqu'un que l'on aurait peut être pas cru.



Ou tout son contraire, du fait d'avoir tant des clichés et d'en rire.

jeudi 16 décembre 2010

Un vampire ne meurt jamais.

Décès de Jean Rollin. Grand maitre de la série B à la Française.

Blake Edwards est également décédé, le monde du cinéma pleure ces gloires par deux dernièrement, après le décès de Mario Monicelli et de Leslie Nielsen la semaine passé. 

Scène d'une des panthère rose, ou la continuité de la séquence devient interminable, tout comme la force comique de celle-ci qui n'en finit pas.

mercredi 15 décembre 2010

Steven Seagal est un acteur comique.

Il est aussi impassible que l'était Buster Keaton. Chez lui ce n'est pas voulue, tous ses arguments sont d'ordre technique, non pas de jeu en lui-même. Il se démène tous deux dans un environnement hostile envers eux et se sort sorte toujours par le bon mot, ou le bon geste.


"Mais ou est Richie ??" On ne sait pas. Aucune hypothèse ne s'écarte.
Si on commence à lui filer des gadgets, il y aura aucun intérêt.

James Cameron & Danny Boon, deux cinéastes moyens


Tous deux sont les symboles d'une puissance à travers les films qu'ils ont faits dernièrement. Chacun de leurs projets à présent suscite l'intérêt, et a leurs tours, la volonté est de marcher comme le précèdent. Sinon mieux, en rapport à leurs côtes dans le monde de l'industrie cinématographique de leur pays. Les deux sont les symboles d'une puissance à travers les films qu'ils ont faits dernièrement. Chacun de leurs projets à présent suscite l'intérêt, et a leurs tours, la volonté est de marcher comme le précèdent. Sinon mieux, en rapport à leurs côtes dans le monde de l'industrie cinématographique de leur pays respectifs, et de leurs impacts. Ce qui est à souligner chez ces deux réalisateurs est le choix de leurs sujets. Chez Cameron, on passe du film d'action pur divertissement, tel que Terminator 2, qui passe pour être un des meilleurs exemples de Blockbuster, à celui du film d'amour, avec Titanic, pour finir avec celui de science fiction avec Avatar. Les deux derniers cas, mâtinés de film d'action, à travers le mélange des genres.
Ce qui est à souligner chez ces deux réalisateurs est le choix de leurs sujets. Chez Cameron, on passe du film d'action pur divertissement, tel que Terminator 2, qui passe pour être un des meilleurs exemples de Blockbuster, à celui du film d'amour, avec Titanic, pour finir avec celui de science fiction avec Avatar. Les deux derniers cas, mâtinés de film d'action, à travers le mélange des genres.Pour Danny Boon, c'est le  registre de la comédie, domaine dans lequel il persiste à travers aussi divers exemples de situations de la vie quotidienne, élément essentiel pour lui de son style comique, pour son phénomène d'identification avec le public. Le déménagement et ses tracas dans La maison du Bonheur, l'identité régionale pour Bienvenus chez les ch'tis et  très bientôt la douane avec Rien à déclarer.

Tous deux, à travers leurs grands succès ont cherché la recette, fait de points communs du public pour que ce dernier puisse s'y reconnaitre. Titanic réunis les fans du réalisateur d'action et ceux du film romantique, avec l'émergence de la figure de Leonardo Dicaprio. Tout public peut s'y reconnaitre alors. Tout comme Avatar, où les fans de science fiction, d'action et même des écologistes peuvent venir y boire et manger, sans rien laisser sur la table. Il neutralise le film d'action par des biais de codes d'autres genre pour le rendre plus consensuel.
Boon, lui utilise alors des cas de la vie quotidienne pour amener des situations dans lequel tout à chacun peut rire, car ayant vécu ou entendu une histoire similaire, ou dans laquelle il peut s'y personnifier. Influence du comique d'One man show. Il se sert donc du quotidien pour y faire naitre des situations exagérées, sur fond de quiproquo et exagération des situations, allant vers le burlesque. Mais celui-ci est sous contrôle, par l'apparence où tout doit rentrer dans l'ordre, après de bon nombre de péripéties grand guignolesques.

Leurs succès à tous, c'est qu'ils ont perverti une image, celui du cinéma de divertissement pur et dur est celui du cliché. Le genre cinématographique pour Cameron, à travers les codes bien inscrits dans la logique que le public reconnaît comme pur divertissement familial, donc parfaitement lisse. Et les institutions si chères à la France, tel que la Poste ou les douanes, des valeurs dans lequel sa reconnaissance les français.

jeudi 9 décembre 2010

MACHETE

Dans un récent numéro de Positif, il y avait tout un dossier sur la figure de Zorro dans le cinéma et les séries, à travers ses différentes adaptations. C'est un personnage intéressant, pour être un des premiers super héros et de plus, fortement ambiguë. Car c'est un héros coincé entre tradition et modernité, entre Robin des bois et Batman. Coincé entre vieille Espagne coloniale, aristocratique, crispé et moyenâgeuse envers la Californie moderne et Anglophone. Un des premiers héros modernes typiquement américains et surement un des plus intéressants dû aux nombreuses versions, de par son évolution, ou se filtrer déjà le patriotisme nord-américain. Mais comme cette affiche le montrait, à travers déjà son mélange linguistique, une forte interpénétration et une vision réduite de l'autre, quasiment stéréotypée. La culture qui est différente des USA, même voisine et toujours vue à travers les yeux des Américains et de leurs perceptions.

C'est donc pourquoi, Robert Rodriguez est bon lorsqu'il fait ce qu'il prétend, de la culture Tex-Mex. Une fusion bâtarde de ses origines avec la culture Américaine. Il l'avait déjà démontré avec Desperado, et très peu par la suite. Ce qui le définie est un mélange d'âme et de profondeur culturelle, qui passe par un folklore et une mythologie mexicaine chargée d'histoire. Avec en face celle Américaine, un empire de nature industriel, à la fois puissant et perçue pendant longtemps comme un nouvel El Dorado, généreux et parfois cruel envers ceux qui travaillent pour elle. En çà, Rodriguez se démarque, il est ce qu'il est et avec son héritage. Il fait du cinéma sans regarder trop au niveau théorique, comme le fait son collègue Tarantino. Par pur plaisir, même si parfois c'est en roue libre, mais ce qui tourne peut-être également chargé de bonnes idées. Il se sert d'un héritage culturel qu'il a acquis, en tant qu'américain, auquel il a rajouté son âme de Chicano. Chez lui, on sent l'influence et l'amour du cinéma bis, allant du B au Z. Avec un gout particuliers pour une liberté de ton qu'offrent les petits budgets, celui de ne pas rentrer dans le moule. Et en çà il a appris d'un des plus grands dans le genre, tel qu'est John Carpenter. Tout chez le tex Mex rappelle Big John dans ce film; le héros solitaire, le travelling sur les armes étaler sur la table, le plan numérique sur ordinateur et le bandeau noir sur l'œil droit sont tous tirés d'Escape from New York. Tel un évangile du bon révolutionnaire, cette fois-ci Chicano. Notamment du genre épique, avec un héros, des méchants, des belles filles et des situations improbables, tout ça de manière jouissive. Proches du grand guignol, ce dans quoi Rodriguez et ses acteurs se délectent avec humour, sensualité, sang et ironie.

Les chansons qui la composent en sont un bon exemple; celle des Texas Tornados, avec Hey baby que paso ?? Ce titre Spanglish et ce nom reflète bien ce mélange, cette fusion que veut et représente le film. Une reconnaissance d'une minorité si longtemps spoliée qui à droit à des idoles, même si ce dernier est à la fois un ancien policier fédéral au sud et un chicano de plus de l'autre côté de la frontière. Un mythe de plus mais propre, comme il y en a tant d'autres chez l'empire du nord. Danny Trejo est donc bien l'acteur idéal pour ce rôle; un chicano parlant mal l'espagnol, ancien drogué et ayant fait de la prison. Qui après cet enfer entra comme second couteau dans le cinéma, où il était facilement reconnaissable par sa gueule burinée, ses tatouages et ses muscles. Et qui marqua ainsi de son empreinte, même minime les films où il passait furtivement. Jusqu'à sa fructueuse collaboration avec son cousin Roberto tous aux longs de ses films, jusqu'à lui offrir son premier rôle majeur à 66 ans. Double âge christique pour cette figure.
Le film colle de manière étrange avec l'actualité américaine bizarrement, et les tentatives extrêmes des gouverneurs du sud de lutter contre l'arrivée des immigrants, ceci avec des discours populistes et racoleurs, proche du racisme. Alors que le système profite toujours au plus riche, car il est quasiment de nature féodal entre les deux peuples, et le dialogue est parfois réduit à la pure formalité d'échange, que ce soit de pouvoir (dominant/dominé), financier (exploiteur/exploité).

La loi devient donc une question de pure morale et chacun a à présent la sienne. Comme dans des temps immémoriaux. Il est temps et il est bon alors de voir ce genre de film, peut prétentieux mais avec un discours. Même avec un récit outrancier à tous point, c'est une bonne façon de divertir tout en attirant le regard sur un sujet et de demander des droits. Mais surtout de le faire avec rire, car c'est ainsi que ça peut bien mieux marcher. Car la où les différences présupposées sont nulles et infimes entre peuples. Ce ne sont que des querelles de voisinage.


mercredi 8 décembre 2010

Les coups de langue

Le fait d'habiter dans un état ou une région où il y est aux minimums deux langues nationales, doit se voir comme une richesse, et non un problème. C'est un avantage de pouvoir apprendre et ainsi s'exprimer dans deux registres de langues, qui sont à voir comme des outils. Tel que l'exemple de la Belgique ou de la Catalogne, pour regarder à côté. Ce qui invite ces concitoyens à envisager les éléments, et de reconsidérer les choses de deux manières différentes, au minimum. Car ces citoyens sont constamment stimulé, invité, prier de s'exprimer pour dire la même chose de mode distinct, car avec la liberté primaire qui est celle du choix de la langue. Ce qui implique, à partir de la une polysémie toute naturelle au quotidien, une logique de pensée parallèle qui se côtoient et qui sont facilement interchangeable alors. La langue est alors un outil et à travers laquelle passe des idées, rien n'est plus facile alors de s'en servir pour faire des contresens, des jeux de mots et narguer les positions dominantes de pouvoir, par exemple.

Je base cette constation, sur le point commun entre la Belgique et la Catalogne, deux pays où le surréalisme a fait école et est réputé pour ça dans le domaine artistique. Ce n'est pas innocent à mon sens, cela vient du fait du choix de l'expression, qui ne se retrouve pas bloqué à un seul moyen d'expression, mais des deux déjà à la base. Et ouvre ainsi, la base pour une liberté plus grande par la suite.

lundi 6 décembre 2010

La croyance, c'est déjà de la fiction

J'ai eu cette idée, telle une citation il y à peu, son explication et son interprétation peuvent en rester la. Je la développerais dans la partie commentaire, pour de plus ample précisions.

Le risque et le Star-system.

Lorsqu'un réalisateur réussit un film avec des acteurs méconnus, qui servent son propos, tout le mérite vient alors à ce dernier et il a réussi son entreprise de la manière la plus éclatante. Il a fait de son film une réussite, car il est parvenue à cristalliser ses idées littéraires, ou en adapter pour servir une histoire et un propos. Il tient une logique, que ceux qui la servent ont le loisir et l'opportunité de concrétiser. Si au contraire, le film est bon est dans lequel joue un ou plusieurs acteurs ou actrices connues, tout le mérite revient au(x) protagoniste(s).
On ne se souvient plus du nom du réalisateur. Même si le film est moyen, souvent on dit de lui qu'il est sauvé par la partie artistique du long métrage. Il est intéressant alors de constater dans cette dynamique, l'enfermement de certains acteurs dans des rôles types ou qui se ressemblent beaucoup ( ex : Meg Ryan en amoureuse citadine, Tommy Lee Jones en flic ou Ranger désabusé, Audrey Tautou en post -Amélie, Richard Sammel en nazi, Romain Duris dans le passage de l'adolescent à la vie adulte, ...).


Ceci part de l'intuition mais surtout de la réussite, qui parfois ne tiens à rien concernant le rôle à jouer, que l'acteur à incarné et reste alors dans ce moule. Avant ce grand succès et cette reconnaissance public, il ou elle a dû se mettre au service d'une idée, qui malgré tout chez le spectateur l'enfermera dans ce rôle.
C'est donc un des principes fondamentaux du cinéma commercial à travers le monde. Repris alors depuis dans les séries, qui compte les acteurs ayant réussi pour attirer autant les capitaux que les spectateurs. Pareil dans le monde du football, où des clubs moyens appellent des vieilles gloires du ballon rond, ou des joueurs médiatiques. Principe qui n'est pas remis en cause dans le monde du spectacle, pour faire parler de lui.
Parfois, pour rompre ce cercle, l'acteur avide de nouvelle expérience, remet en jeu son image, à travers la vision talentueuse d'un nouvel auteur et le sert lui à présent pour s'exprimer.

dimanche 5 décembre 2010

SECRET STORY

Si le cinéma, dans son explication la plus structurée à travers une logique se veut un moyen d'expression, par lequel se développe donc une certaine forme de langage. Et dans lequel s'exprime à travers le montage d'images animées, qui elles à leur tour leurs buts et donc de signifier et générer du sens par ces dernières.
Donc, à partir de ce fait, extrapoler ce phénomène à la littérature, moyen d'expression le plus vieux et connue du monde de représentation. Celle-ci serait aussi donc une forme de langage, à travers l'utilisation savante de la rhétorique, pour créer du sens constamment et du signifiant.
Dans les deux cas présents, à ma connaissance pour exprimer des idées et des sentiments, que ce soit de nature nouvelle ou de nature qui se renouvelle.
Cet état de fait ne connaît alors ni mode, ni académisme, ni schéma préétabli de sens. Il réinvente, même si c'est en se basant sur des influences claire et notoire pour les dépasser par la suite.

vendredi 3 décembre 2010

NABE & MELENCHON


 S'il y a bien un mot qui puisse unir et définir ces deux personnes, c'est bien celui de populiste, selon ce qu'on peut entendre à leurs sujets. Néanmoins, derrière ce terme aussi vulgaire que noble parfois, sous lequel on les englobe ils s'imposent de par leurs bravoures. Ils ont une qualité qu'on ne peut pas leurs reprocher, autant celle-ci est grande et vise un but radical. Ceci dans leur domaine respectif, que ce soit là dans le monde littéraire et de la culture ou du politique et de ses aboutissants, les deux sont les grands et féroces critiques de nos temps, sur leurs domaines de compétence. Bien qu'ils fassent partie du système, ils le conspuent sans mâcher leurs mots et parviennent à une féroce conclusion. Qu'ils basent sur une analyse structuré, logique et un rejet d'un système de pensée ou de valeurs actuelles. Ceci sur un temps parfois familier ou agressif, mais celui-ci va de soi avec le message, on ne peut faire une charge en chuchotant, elle se doit d'être radical, autant que son propos. Après ceci peut sembler bas, facile, populiste au final donc, il n'y a qu'un pas.

Les plus fidèles de ces deux sont les gens issus de la marge à bien regarder, ceux déçus de la littérature et de la politique de gauche, qui veulent changer de point vu, car l'opposition et l'offre de renouvellement sont trop faible par rapport à la culture dominante. Ils font tous deux la paire, ils sont bon client des plateaux de télévision, car ils sont connue le résultat probant sur l'audimat de leurs saillies, leurs discours et protestations sont bon client, donnent à polémique, elle pourrait se noyer dans le flux tendu télévisuel mais parvient néanmoins à attirer l'attention des spectateurs. Il est donc salutaire d'avoir des personnes, au détriment de leurs images et de la bonne conscience, qui s'expriment parfois de façon virulente et qui se révoltent sur un statuquo et le remettent en question, rien n'est plus sain que de remettre en question un modelé pour tenter de l'améliorer par d'autre concept et idées, encore mieux s'ils sont dû côté de la créativité et de l'alternance.
De ce fait, du parallèle entre ces deux personnes, ils ont autant leurs reflets du coté de la politique de droite et la doxa littéraire, ceux qui tirent le pouvoir et l'esthétique dans ses ultimes et pires retranchements. Je citerais comme exemple, Alain Soral ( ayant attaqué les deux cités, d'ailleurs), Alain Finkielkraut, Marine Le Pen, Nicolas Dupont Aignan, ...
Eux ne se gène aucunement de faire du populisme, qui marche malgré tout, sur une réduction du champ des possibilités, en offrant un constat simple mais logique juste bon à se renfermer, et non à l'ouverture.

mercredi 1 décembre 2010

Un baiser s'il vous plaît.



 J'avais assisté il y a un certain temps de cela à la projection du film " Vénus et Fleur ", d'Emmanuel Mouret. Avec la venue amicale de celui-ci en voisin. J'avais était surpris alors de sa grande timidité, surtout envers l'auditoire composé d'étudiants et de futur collègue cinéastes, amies ou rivaux, selon ses propres mots. Dans ses manières déjà et dans son comportement, il y avait déjà quelque chose de très touchant. Plus personne, il me semble ose être timide. Ce film n'est pas son meilleur mais s'inscrit bien dans son style. J'y avais posé la question si à travers la légèreté du ton, à savoir les amourettes de jeunes filles et leur volonté de connaitre l'amour, n'y a-t-il pas un discours plus profond sur le sujet. Élément qu'il m'a confirmé à travers sa réponse, il est toujours chose plus aisé et facile de parler sous couvert de fraicheur, même si la conclusion est dure au final. Fait qu'il semble confirmer à travers sa personnalité et son style à travers vos films.

Le film dont il est à présent question, " Un baiser s'il vous plaît " confirme cette progression et sa maitrise. Il est à noter que derrière l'apparence d'un film qui au premier abord semble pompeux, bavard et un sujet revu, il n'en est rien. Tout d'abord à travers le langage cinématographique dans lequel le film se trouve; il y a trois histoires qui s'imbriquent dans la narration, sans pour autant être des sketchs et casser la linéarité. Ce sont des histoires dans l'histoire. Ensuite, chose dans laquelle Mouret fait mouche, c'est dans un registre longtemps ignoré dans nos contrées depuis Tati et Étaix, qui est le burlesque. Mouret s'en sert dans le cadre du film d'amour, il fait de son film un film burlesque, basé sur le ridicule que peuvent être par moments les situations amoureuses. Il joue également avec le drame, il en va de soi dans ce domaine, mais c'est le facteur comique des situations qui est poussé par moments par les protagonistes à travers leurs manière. Dont Mouret lui-même, en grand nigaud séducteur et victime de la passion, à la fois acteur et réalisateur donc, il se fait verbe de son écriture ainsi.
Il devient donc un film comique caché derrière une histoire d'amour, qui le plus souvent du temps, penche vers le drame, plus ou moins ennuyeux. Avec dans ce cas précis, du comique de situations, où ces dernières sont absurdes parfois, aux limites du grotesque même par moments.Dans cette optique de narration, de genre entrecroisés, Mouret réussi quelque chose d'épatant. De poser les limites de sa fiction irréelle, mais qui est  si proche du vécue, très bien fait et écrit. Ainsi il donne l'impression en somme que tout est risible car humain, sujet à une interprétation de la part des participants de ce jeu, et comme le thème du relationnel passe évidemment par le subjectif, il ne peut être alors de nature claire, évidente, solide, futile et abstrait uniquement.
le décalage s'installe entre ce que croit l'un et l'idée de l'autre, son interlocuteur. A force d'explications et de conclusions, les idées mêmes les plus saugrenues prennent vie et corps. Ce n'est pas le récit de passions effrénées, sans logique quelconque, c'est juste le récit froid et logique des émotions des participants. Comme les cours de maths de Nicolas, ou l'explication d'équations que fait au téléphone la prostituée  à laquelle il va rendre visite.

Dans cette farce qu'est l'amour et que retranscrit si bien le film, il y a une correspondance filmique étrange à travers la présence de Stefano Accorsi. Lui qui à jouer dans les films " Juste un baiser" et " encore un baiser", qui sont des films grotesques sur le plan vraiment des clichés, des  stéréotypes et conformiste sur le couple en Italie. Ici étrangement c'est lui qui souffre et ne fait pas souffrir, à l'inverse de son rôle dans ces pantomimes. On dirait alors que c'est donc la trilogie du baiser, ce qui rend étrange la correspondance et le saut de style qualitatif à travers la figure tutélaire de cet acteur.